
Charles P. est investisseur en cryptomonnaies, cet argent virtuel dont le « bitcoin » constitue le fer de lance. Début janvier, Charles P. a découvert une chaîne youtube qu’il « pensait crédible car elle avait 15.000 abonnés ». Cette chaîne conseillait d’investir le maximum d’argent dans le « OneCoin« , sous prétexte que c’était « une crypto qui allait littéralement exploser vers la lune » (sic).
Pensant avoir trouvé l’affaire du siècle, Charles P. avait alors investi toutes ses économies (16.000€ environ) dans le OneCoin, mais comme il trouvait que ce n’était pas encore assez, il avait vendu sa maison pour investir 150.000€ supplémentaires, et avait emprunté 7000€ à sa belle-mère. « Au début, j’avais l’intention de simplement loger chez elle avec ma femme, le temps que le OneCoin décolle ».
C’était pourtant une crypto qui devait exploser vers la lune
La désillusion
Comme chacun le sait, le milieu des cryptomonnaies recèle encore beaucoup d’arnaques, et Charles P. n’a pas fait exception à la règle : le OneCoin si cher à son coeur s’est révélé être une « pyramide de Ponzi » (arnaque à la Madoff), et l’a ruiné jusqu’au dernier sou.
Malheureusement, ce qui aurait pu rester un simple drame financier s’est transformé en drame humain. Incapable de rembourser sa belle-mère, Charles P. lui avait proposé d’éponger ses dettes en faisant des petits travaux de jardinage chez elle. Or, à la fin du mois de janvier, alors que Charles P. taillait tranquillement une haie chez elle, un contrôleur des lois sociales s’était présenté à son domicile, interpellant Charles P. en flagrant délit de travail non-déclaré.
L’horreur absolue
Celui-ci, déjà bien éprouvé par la perte de ses économies et de son domicile, a alors littéralement « pété un plomb » et s’est subitement acharné sur le pauvre contrôleur avec son taille-haie, et l’a sauvagement tailladé à la jambe droite.
Sa belle-mère, alertée par les cris de l’inspecteur, s’est précipitée pour l’aider, mais Charles P. a alors retourné son taille-haie contre elle, la blessant au bras et lui occasionnant une vilaine bâlafre au visage avant que celle-ci ne parvienne à se réfugier chez un voisin.
Charles P. est non-responsable de ses actes
Arrêté quelques heures plus tard par la police, alors qu’il errait dans une rue, complètement hagard, Charles P. avait alors été évalué par un quorum de psychiatres, qui l’a déclaré « non-responsable de ses actes » et a ordonné son internement.
Mais, comme l’hôpital psychiatrique qui devait accueillir Charles P. n’avait pas signé les documents d’admission dans les délais légaux, l’avocat de Charles P. a saisi la justice pour vice de forme, exigeant la libération sans conditions de son client. Ni une, ni deux, l’avocat de ce dernier avait été débouté en première instance avant de faire appel de la décision pour finalement remporter le procès en deuxième instance.
Charles P. est donc libre mais pas du tout refroidi par cette affaire. Hier, il nous confiait, devant une bonne tasse de café, « qu’il allait se refaire financièrement » car, nous expliquait-il, « les bonnes affaires sur les cryptos existent, il faut juste les découvrir ».
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