Les pompiers manquent à l’appel

Pompiers piégés

Le fait d’hiver est incroyable! Tout commence le 12 octobre dernier. Lucas P., 55 ans est fermier à Louvogne (France). Il vient de quitter sa grange. Il est tard. C’est alors qu’il perçoit une épaisse fumée qui traverse le bas de la porte. La grange est en train de brûler. Heureusement, nul animal ne s’y trouve.

Très naturellement, il se précipite vers le téléphone pour appeler le service des pompiers de la région. En vain. De façon inexplicable, personne ne décroche. Après neuf tentatives et autant d’échecs, il décide d’enfourcher son vélo pour se rendre à la caserne. Vingt minutes plus tard, il découvre sur place un étrange spectacle.

Les cinq pompiers de service sont dehors et tentent d’enfoncer la porte du bâtiment avec un tronc d’arbre trop petit pour être efficace.

Incrédule, notre fermier fait le tour de la caserne et découvre par une fenêtre un autre étrange spectacle.

A l’intérieur, sourd au tintamarre des hommes du feu et la tête entre les bras, c’est le veilleur de nuit qui dort à même la table.

Ce que l’enquête a révélé

Ce veilleur (un certain Duval), arrive toujours sur les lieux une bonne heure avant sa prise de service. La raison de cet excès de zèle est le vin de pays que les pompiers lui offrent. D’habitude, une rasade par demi-heure lui suffit. Pas ce soir-là.

Il est ivre-mort et s’endort. Les pompiers ont beau le secouer mais le veilleur défaillant reste sans réaction.

En désespoir de cause, ils décident alors de procéder eux-mêmes au premier tour de garde. Mais l’ivrogne de service finit par ouvrir un oeil, constate que la porte est ouverte et que les pompiers semblent partis en mission. De peur d’une réprimande, il parcourt péniblement la distance de la table à la porte et ferme le huis à double tour. Puis il se rendort.

Les pompiers sont piégés!

Impossible pour eux d’ouvrir la porte.

Ils font alors hurler leur sirène, utilisent un porte-voix : rien n’y fait. Ces bruits sont familiers au dormeur Duval et n’ont aucune chance de rompre son sommeil.

« On va y foutre le feu » lance alors un pompier au bord de la crise de nerfs. Ses collègues réussissent à l’en empêcher.

Autour d’un brasero de fortune, les combattants des flammes, en compagnie d’un Lucas résigné, attendront jusqu’au lendemain, vers les 7 heures du matin. Ils découvrent à cette heure le « veilleur » qui apparaît, les yeux écarquillés. Il semble surgir de nulle part.

Une conclusion inattendue

On s’en doute : Lucas, suivi des pompiers, s’empresse de porter plainte contre le responsable de nombreux désastres. Les journaux locaux s’en donnent à coeur joie : « Les pompiers de la honte », « Dix habitations et un bois détruits à cause d’une terrible négligence »… Ambiance!

Le Juge entend le veilleur le jour même mais, contre toute attente, décide d’abandonner les poursuites.

La raison? « Ce n’est pas la faute du brave homme si les pompiers l’ont fait boire. Il n’a fait que son devoir en fermant la porte à double tour, voyant qu’elle était ouverte ».

Un jugement a pourtant été prononcé : deux pompiers viennent d’être condamnés à rembourser les dommages subis par les sinistrés (dont Lucas) : 200.000 Euros!

Les deux hommes sont atterrés. Ils ont entrepris une récolte de fonds via un site Internet, mais personne à ce jour ne s’est manifesté pour les aider.

Voilà ce qu’il en coûte de verser du vin à un employé prêt à prendre ses fonctions de veilleur…

Un fait-divers incroyable, on vous le disait!

A propos Augustin Kanniemer 31 Articles
Augustin Kanniemer, fin observateur, est maire de Cornimon (France) depuis 2015.

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